C'est là que j'ai connu le Père Méry et le Père Gineys. C'est là que j'entendrai la première fois le nom de Léoncel. De là que je demanderai rendez-vous à l'évêque de Valence.
C'est là en mars, que je recevrai mes amis du Bénin. J'y reviendrai.

Monseigneur de Cambourg accueillit favorablement mon désir d'exercer un ministère dans son diocèse. Nous tombâmes d'accord pour que j'aille voir l'abbaye de Léoncel.
 C'est le Père Gineys et mon amie Hélène Péronnet de Valence chez qui j'avais toujours la chambre et le couvert, qui m'avaient fait connaître Léoncel, par l'image et par l'histoire.

 C'est par une journée froide et pluvieuse, comme à mon arrivée à Chalais, que nous découvrions la belle église cistercienne, verte de mousse, au mobilier pourri.
L'humidité nous était tombée sur les épaules comme une lourde chape et pourtant en sortant mon ami Basile, l'Africain, me mettant la main sur l'épaule me dit:"Dieu vous attend là!".Je fus et reste saisie.
 Il y a 26 ans de cela.
A nouveau Dieu appelait, cette fois distinctement, par une voix amie.. Je ne raconterai pas les visites au restaurant du village, au maire, au curé, qui venait tous les 15 jours, de 25 kilomètres.
Je donnais ma réponse positive à Monseigneur de Cambourg, pour un essai d'un an. Mais personne ne pensait que je tiendrais un hiver ...

 D'ailleurs il n'y avait rien à faire; il venait quelques visiteurs l'été. Mais la mairie avait restauré les anciens bâtiments conventuels très endommagés par une de ces terribles tornades que Léoncel connaît de temps à autre. Et avait fait des gîtes ruraux. Je louais donc un de ces gîtes pour le bonheur de la femme du maire, gérante, qui se demandait si elle trouverait des locataires!!!
J'ai donc occupé l'ancien presbytère.l1 n'avait plus été occupé depuis la mort du dernier curé résident.
 C'est là que, par la suite, je ferai venir à grand prix tout l'important mobilier laissé à Bully chez des voisins complaisants mais qui y trouvèrent aussi leur avantage. Ce mobilier m'a permis très vite d'aménager en dortoir de randonneurs l'ancienne salle d'école, désaffectée un an avant, faute d'élèves. Le Parc du Vercors, intéressé par ma venue et la promesse qu'elle représentait, donna 100.000 Francs

La commune s'appropria cette subvention motivée par ma venue, et, pour comble, m'expulsa des lieux avec tout mon matériel.

Je donnais beaucoup de choses mais,à nouveau, je subissais une perte importante,.qui conditionnait ma présence. Mais là encore et comme chaque fois, je n'eus pas à subir de vraies pertes car la Providence, grâce à la vente de mes icônes, à des dons, me permettait de restaurer tout ce qui était ancien dans l'église; je dessinais et faisais exécuter par un artisan voisin un très beau mobilier pour l'église; peu à peu l'abbatiale s'asséchait; les murs redevenaient clairs;chauffages, sonorisation, tout l'équipement liturgique; lr batiment oubliait son abandon et les visiteurs croissaient jusqu'à 30.000 par an.

Des journées mémorables furent organisées par les Amis de Léoncel et la Communion Sainte Marie de l'Eglise par encore déclarée,.à l'occasion du quinzième centenaire de saint Benoît, du huitième centenaire de la consécration de l'église, du huitième centenaire de la mort de saint Hugues, troisième abbé de Léoncel et pacificateur de l'Europe en 1177.

Mais l'Association des amis de Léoncel jalousait la Communion. De fait si les A D L ont fait un important travail historique, ils ne s'investirent jamais sur place. Ils ne surent pas se faire aimer et se servirent largement de Léoncel comme tremplin des ambitions de certains.

J'avais fondé les A D L dès mon arrivée, à l'automne 1974, sur le conseil de Monseigneur de Cambourg. pour m'assister auprès des administrations, des institutions diverses intéressées par la restauration. En fait, très vite, ils se feront passer pour les responsables de Léoncel, les restaurateurs. Ils iront jusqu'à m'exclure, illégalement, sous l'impulsion du Frère Pierre , plus tard. J'en parlerai plus loin.
Sans moi, il n'y aurait pas d `Amis de Léoncel et ils n'auraient pas accès à l'église. Je n'ai pas eu à me féliciter de cette création. Mais elle pourra et devra revivre sur des bases nouvelles et de nouveaux responsables.

Pendant 26 ans l'accueil fut assuré à Léoncel par la Communion. Grâce aux huit langues que connaît déjà Xavier, et à son art d'intéresser quiconque, c'est l'Europe qui vient désormais à Léoncel.
Nous nous sommes fait de très nombreux amis et rares sont les jours où des échanges importants n'ont pas apporté à plus d'un, paix, lumière, réconfort ... Nous mettons en oeuvre le conseil de saint Paul:"Du point où vous en êtes, je fais un peu de chemin avec vous!".
 Nous essayons de répondre à la triple demande qui nous est faite, de nature, de culture, de partage de la prière. Nos haltes de prière se sont adaptées aux demandes et souvent nous avons animé la célébration du dimanche en l'absence de prêtre pendant plus de vingt ans..

 Ces 25 années ou presque, furent une progression à tous égards. Mais chacun s'est servi de cette réussite comme tremplin de ses propres ambitions ou objectifs. Les Amis de Léoncel avaient pris ombrage de la Communion Sainte Marie de l'Eglise, dès sa déclaration comme association Loi l90l.
Pourtant, en fait, c'est elle qui est l'origine de tout. En effet, dès mon installation en septembre 1974, des personnes , heureuses de voir revivre l'antique abbatiale verdie et vermoulue, vinrent spontanément m'aider. Je ne peux nommer tant ils et elles furent nombreuses mais tout de même pour la continuité et l'efficacité, Madame Clément de Peyrus, oblate bénédictine de l'Abbaye de La Rochette.
 La COSME ne sera déclarée qu'en 1989. Quant au diocèse, malgré la rédaction d'une charte brève mais essentielle, jamais il ne la reconnaîtra comme Association de Fidèles Aujourd'hui je pense que c'est heureux car cela nous a permis d'échapper à une tutelle que l'avenir allait révéler particulièrement redoutable. Le cléricalisme drômois, prétentieux et âpre pour l'argent, allait nous imposer la plus lourde épreuve imaginable.
Sans plus attendre je vais m'en expliquer.

En 1996, j'avais redit à Monseigneur Marchand mon souci pour l'avenir. Toutes mes démarches auprès de Dominicaines ou d'autres instituts n'avaient abouti à rien. Comment à dire vrai, une communauté pouvait-elle envisager de s'installer dans les conditions de précarité des bâtiments, l'insuffisance des moyens de vivre, l'éloignement de tout centre vivant etc ... C'est alors qu'il me téléphona un jour de septembre pour m'annoncer sa visite le lendemain avec un bénédictin. Il ne me donna ni son nom ni son origine comme abbaye. La rencontre ne fût pas encourageante mais Mgr. Marchand décida d'un essai d'un an. Je le trouvais trop long mais il l'imposa. En octobre le Frère Pierre Petit, s'installait dans un gîte loué gratuitement ou presque, à la mairie par le diocèse, grâce au Père Raymond Baraché. I1 avait dit au maire que s'il ne le louait pas gratuitement, il n'assurerait plus de prêtre régulier le dimanche. Raymond Vassal, le maire, sachant plaire à la commune en lui assurant ce ministère, accepta et le Frère prit possession avant la Toussaint.


 Sans attendre, dès le 3 novembre, la mairie organisait un apéritif de bienvenue, hâtif à nos yeux. C'est en novembre 1997, un an après, que Monseigneur Marchand organisait une messe solennelle à Léoncel avec des invitations, dont les Amis de Léoncel et le conseil municipal. C'est alors qu'après m'avoir couverte de remerciements et de fleurs, l'évêque nommait solennellement Pierre Petit, responsable de Léoncel sans plus de précisions canoniques, précisant ses fonctions, mais non son statut. Il ne le pouvait le frère étant en cours d'exclaustration, et pas encore incardiné. Il ne l'est toujours pas. Ensuite l'évêque annonçait que je restais à Léoncel avec mission de présence et de prière.

Depuis déjà longtemps le Frère qui prenait ses repas avec nous trois; Gérard Séel était avec nous, prenait des comportements autoritaires et dans notre dos, commençait à se constituer tout un réseau de soutien. Visiblement il préparait"quelque chose" et notre présence le gênait.. Par tout lui-même s'affirmait le goût du pouvoir et le calcul habile et pervers pour y parvenir. Peu à peu, Pierre Petit s'appropria l'église jusqu'au jour où il plaça des serrures nouvelles à la porte de l'église, à la sacristie, au local entre l'église et la mairie.
Peu à peu,il transforma l'intérieur, déplaçant le mobilier, installant un lieu de culte pour la vieille statue de la Vierge de la paroisse, d'ailleurs fendue et pour celle de saint Joseph, avec un extrême mauvais goût.
Il n'a cessé d'essayer de faire disparaître ce qui témoignait de notre travail pendant ces 25 ans.
Il nous fût impossible d'aller librement à l'église et à la sacristie. La collection de vieilles pierres fût installée dans le local communiquant avec la mairie. Il fit faire de nombreux travaux de menuiserie dont un meuble important dans le fond à gauche où il a installé toutes sortes de documents concernant son activité, l'horaire quasi monastique qu'il propose aux visiteurs. De grands panneaux sont consacrés aux Amis de Léoncel .Il m'a éliminée complètement de l'histoire de la restauration. I1 a mis tout de même une phrase disant mon arrivée. Tout est fait pour faire oublier ce que nous avons fait et mettre en valeur ce qu'il a fait avec les Amis de Léoncel.
Je vais parler de ceux-ci..

C'est en septembre 1974 que Monseigneur de Cambourg, juste après mon arrivée, me conseilla de créer une Association des Amis de Léoncel pour m'aider et me décharger des démarches avec les diverses institutions concernées par cette restauration. Mon amie Hélène Péronnet me fit connaître Lucienne et Charles Sauvajon, très engagés comme elle dans le tissu des groupes divers de la Drôme.  Ceux-ci, à leur tour, firent une invitation à une dizaine de personnes susceptibles d'être intéressées par Léoncel. Ce fût l'enthousiasme et très vite l'association avec une quinzaine de membre était constituée et déclarée, grâce à Claude Bady, notaire et engagée politiquement avec Charles Sauvajon. qui avait été député suppléant. Nous lui demandions d'être présidente, moi-même ne le voulant pas, précisément pour être libre pour mon ministère et l'animation sur place. Elle mena,tambour battant, la déclaration à la Préfecture et rédigea les statuts; Elle ne restera que deux ans je crois , présidente, et Charles Sauvajon lui succéda, Lucienne devint secrétaire.
L'association fût vite très active et grâce à Monsieur Ermisse, archiviste départemental, des relations s'établirent avec diverses associations culturelles drômoises. et avec les Monuments Historiques, la Commission d'Art Sacré. Assez vite aussi j'ai été dépassée et mon ministère n'intéressait pas. Au contraire Charles Sauvajon voulût une coupure entre mes activités, sur place, et les A D L J'étais en porte à faux. Déjà les A D L affirmaient leur autonomie et se posaient en restaurateurs de l'abbaye.. tandis que sur place c'était la Communion qui assurait le développement, l'accueil,les restaurations intérieures, la mise en état extérieure et, très vite, les icônes dont la vente a permis les restaurations mobilières puis la création d'un mobilier liturgique neuf, simple, très cistercien d'inspiration,ainsi que la sonorisation et tout les équipements liturgiques. Des dons d'amis et de famille s'y ajoutèrent. Les A D L n'y avaient aucune part et lors des grandes célébrations, la Communion avait tout le travail sur place, les ADL jouant un rôle de vitrine.
Néanmoins avec l'entrée dans l'association de Michel Wullschléger un important travail historique se mit en place qui s'accompagna de colloques, de conférences, d'expositions, d'excellent niveau. Mais là encore, je fus marginalisée.

 Sur place cependant la vie se développait et nous recevions beaucoup de visiteurs souvent intéressants et de qui nous avons autant appris, que nous avions ouverts à des lectures symboliques de l'architecture.
Nos visites étaient fort appréciées et Xavier de Muyser, dès 1989, fit des visites dans plus sept langues, dont le chinois.
Mais la jalousie naissante, surtout quand Bernard Jobin succéda à Charles Sauvajon, devint franchement de l'hostilité,-. les A D V refusèrent de patronner mon livre:"Léoncel, abbaye cistercienne".-.une charte de collaboration ne pût être rédigée. C'est l'autonomie compète qui prévalut.
Les gens n'y comprenant plus rien. Ma personne devint peu à peu l'objet d'une violente jalousie qui finit par éclater lors d'un conseil d'administration, où Pierre Valette m'insulta de façon tellement grossière qu'il a déshonoré l'Association à mes yeux.
Peu après un habile conditionnement de Pierre Petit les A D L en venaient à m'exclure pour faute grave de manière indigne.  Je me suis levée,j'ai dit que chacun resterait mon ami et que je souhaitais rester l'amie de chacun. Puis,je quittais la salle, et me tournant vers Pierre André; le président; qui me dit:" je n'aurais pas voulu....",je lui dis:"Vous vous suicidez".

Depuis, quelques rares échanges de lettres aussi calomnieuses que mensongères,ont alourdi encore cet odieux climat .Actuellement, il n'y a plus de relations. Je n'ai pas déposé de plainte pour l'irrégularité de cette exclusion. J'attends l'heure où la vérité se manifestera d'elle-même.
Pendant les deux étés 99 et 2000, des Amis de Léoncel se sont relayés pour tenir le stand de vente du Frère dans l'Eglise et accueillir. Les relations furent d'un incroyable mépris à mon égard, présente à quelques mètres dans la cour. A la "boutique" aux icônes, venaient ceux que le Frère et ses aides n'avaient pu empêcher de venir jusqu'à nous..

Pendant l'été 1999 puis l'été 2000, de nombreux visiteurs se plaignirent de ne plus retrouver l'église qu'ils avaient connue et aimée. Le Frère avait installé des expositions d'artistes de ses amis et un stand de vente important. On circulait dans l'église comme dans une galerie d'art. Les visites étaient dites gratuites mais, il était difficile de sortir sans acheter.,.
Le Frère a eu en permanence des personnes qui ont fait l'accueil et tenu le stand. Surtout des Amis de Léoncel, d'une incroyable insolence à mon égard. Ces étés ont été une indicible épreuve et sans la certitude de faire la volonté du Seigneur, nos amis fidèles et compréhensifs, nous n'aurions pu résister devant ce harcèlement.

 Le plus dur est l'emprise que le Frère a réussi a établir sur les familles de Léoncel et de La Vacherie. Sauf Raymond Pinat, les autres, surtout Jacqueline Bodin, se sont laissés prendre à son habileté et à ses manières séduisantes. Il abuse sans vergogne de leur manque de culture et de leur retard social. J'aurais beaucoup à dire sur les entreprises du Frère. Je reprendrai plus loin.. Je vais ouvrir le chapitre de nos recours ecclésiastiques.

Très vite nous n'avons plus pu supporter la paranoia de ce "moine", pourtant exclu de son abbaye et qualifié de dangereux par son ancien abbé. Et que Monseigneur Marchand protège avec un tel aveuglement !.... A moins que, au contraire, il ait reconnu en lui l'homme de son projet sur Léoncel. D'une part c'est un bénédictin donc capable de restaurer certains aspects de la vie monastique toujours séduisants pour un public non averti. Le Frère jouit d'un prestige du fait de son habit....et donne confiance.
 Malgré...ou à cause,d'une jovialité démonstrative il suscite soit la sympathie, soit la méfiance.

D'autre part ce moine entreprenant,- aurait-il engagé son abbaye dans des affaires douteuses? on peut tout supposer, -pouvait "rentabiliser" l'église, faisant des visiteurs des acheteurs potentiels. Il l'a très vite compris et combien,scandalisés, nous l'ont qualifié de "marchand du temple".

En tous case la situation devint intolérable après une violente discussion un soir à table. (Nous l'avons gardé 18 mois à notre table, gratuitement ) et une agression violente sur ma personne, dans l'église, et que j'ai dû déclarer à la gendarmerie.

Nous avons demandé une médiation à la Commission de Médiation interdiocésaine. Celle-ci très vite, fût gagnée à l'évêque, malgré un dossier convaincant que l'Abbé Pierre Vignon nous constitua avec beaucoup de compétence et d'amitié. Ses conclusions étaient acceptables sauf sur le point essentiel du renvoi du Frère!! ! Et il ne se passa rien.

 La situation devenant de plus en plus intenable par un harcèlement constant du Frère, le Père Pierre Vignon nous conseilla de recourir à Rome. Nous avions pris le conseil auparavant de Monseigneur Valdrini, Doyen de la Faculté de Droit Canonique, aux Facultés Catholiques de Paris,que connaît mon amie,Suzanne Tunc.. Nous avons envoyé notre dossier successivement à la Secretairerie d'Etat, le Cardinal Sodano; puis à la Signature Apostolique; puis à la Congrégation des Laïcs. Toujours la même réponse:"Obéissez à votre evêque; priez...

"Cependant la Congrégation des Laïcs nous annonçait une enquête. Elle n'a jamais eu lieu. ! Nous avons appris, par la suite, que Mgr.Marchand était intervenu dans l'acheminement de nos dossiers et que sans doute, il avait inspiré... ces réponses, bien qu'il s'en soit défendu lorsque je lui en ai fait le reproche.
Plus d'un élément nous permet de penser qu'il n'est pas droit et, sans mentir formellement, escamote la verité. Par exemple Il avait omis de dénoncer un de ses prêtres pédophile, "je n'ai pas eu le réflexe!!!", avait-il dit au résident du tribunal à Toulon. Je suis persuadée qu'il nous a caché la verité concernant le passé du Frère.,dans des dispositions semblables,

Par ailleurs la réussite incontestable de Léoncel ne pouvait que susciter la jalousie cléricale . On a profité de mon âge et d'un état de santé très mauvais alors, dû d'ailleurs en partie au stress permanent d'une situation vraiment très dure,pour éliminer une femme qui avait réussi, là où nul clerc n'avait jamais pensé à une quelconque restauration de la vieille abbatiale.

Aujourd'hui le Frère s'est approprié l'église en mettant des serrures neuves; il veut maintenant s'approprier la maison Saint Hugues que nous avons créée en partenariat avec le diocèse. Devant notre résistance, il a obtenu de l'evêque de nous assigner en justice, chose inouîe: un evêque attaquant une religieuse qui a servi le diocèse bénévolement pendant 25 ans!  De nombreuses personnes lui ont écrit combien le procédé était odieux et injuste. Il a maintenu son procès et nous attendons le jugement dans quelques semaines. Notre avocat a plaidé un vice de forme, puis l'incompétence d'un référé dans une affaire complexe qui demande à être jugée au fond; enfin ce n'est pas ma personne qui est en cause mais la " Communion Sainte Marie de l'Eglise" qui a investi autant que le diocèse.
Il y a bail de fait. et une promesse orale
Nous avons confiance dans une solution acceptablebien qu'une conciliation soit impossible. Seul le départ du Frère ramènera la paix à Léoncel.
Tous nos amis l'espèrent avec nous. La Communion est en état d'assurer l'avenir.

Je reviens sur l'origine de la Maison Saint Hugues. C'est en 1989 que j'appris que l'extrémité sud du vieux bâtiment conventuel appartenant à un particulier, était à vendre. Il était en mauvais état mais le propriétaire, à temps perdu, le restaurait en vue de sa retraite;la toiture seule était restaurée. Je demandais au diocèse de l'acheter pour l'accueil et un hébergement des permanents. Après de difficiles tractations sur le prix, il fût acheté 450.000Fcs.Aidée de Jean Collombet, membre des Amis de Léoncel et entrepreneur de son métier avant sa retraite,j'ai fait les plans des différents corps de métier et les travaux se firent en deux campagnes.

 La Communion avait d'emblée apporté 360.000Francs.L'économe du diocèse, le Père Combe Laboissière fût toujours très correct. Il payait lui-même les factures. Arrivés à un peu plus de 600.000Francs. Jl me dit ne pas vouloir aller plus loin Les gros travaux étaient presque achevés; mais la maison était une coquille vide et inutilisable. Il me dit de ...me débrouiller!! ! Que faire?


J'avais voulu cette maison, indispensable. Nous n'avions pas les moyens de l'acheter; je pensais que je faisais faire une bonne opération au diocèse étant donné l'élan de la restauration. Il était normal que ce fût le diocèse qui fût propriétaire des murs, ayant l'avenir pour lui et ainsi intéressé à la vie de Léoncel.
Depuis 1974, jamais le diocèse n'avait participé aux travaux que nous faisions sur nos propres ressources et se contentait de me rembourser ma location à la commune. Jusqu'à ma retraite, j'ai dû payer moi-même ma cotisation de Sécurité Sociale Mais j'avais à coeur de n'être à charge à personne et d'être entièrement bénévole. J'y gagnais aussi une certaine initiative. C'est ainsi que j'ai pu, dans l'église, restaurer la chaire si belle, les grands chandeliers à 11 branches, les stalles anciennes, le grand Christ, trésor de la paroisse. J'ai dessiné et fait exécuté par un excellent artisan du bois, un mobilier liturgique pour l'abside et un lutrin pour l'icône Sainte Marie de l'Eglise, commandée par la Coisme à l'atelier Saint Jean Damascène, à Saint Jean en Royans icône vénérée par d'innombrables pélerins.  Ludmila fit don d'une partie de son travail d'ailleurs. Elle fût l'objet d'une solennelle intronisation oecuménique, en 1985, lors du quinzième centenaire de saint Benoît,


 J'ai donc pu, au fil de plus de 20 ans, espace par espace, mettre l'église en état, autant que possible car des travaux comme le grattage des murs, la réfection des sols,dépassaient nos moyens. J'ai installé un chauffage par radians et de nombreuses prises dans tout l'édifice. La sonorisation comme l'audio-visuel furent très appréciés. J'ai obtenu de le mairie; ce fût sa seule contribution; l'installation de spots dans les voûtes mettant en valeur chapiteaux et voûtes.

Les Amis de Léoncel, à ma demande et moyennant une contribution d'un de mes généreux cousin, Charles Deforey, firent nettoyer toutes les ferrailles qui au cours du temps, avaient été placées pour accrocher statues et chemin de croix....et qui défiguraient les murs. Les statues de Saint Sulpice, avec précautions car une famille surtout y tenait,furent déplacées moins voyantes dès l'entrée. Malheureusement le grand autel de 1906, don de l'aïeul d'une de ces familles, ne pû jamais, jusqu'ici, être enlevé.
J'ai pu cependant enlever les tabernacles surmontant les autels des absidioles,,-dégager ainsi les belles petites fenêtres/et les avancer pour donner de l'espace en arrière. Les Amis de Léoncel aussi, toujours à ma demande,firent ouvrir deux fenêtres de l'abside; seule possibilité d'aération de ce volume clos qu'est l'église et dont l'humidité ne sort plus.


Depuisl974, l'aération fréquente du bâtiment a permis, presque complètement, de faire disparaître les grandes plaques verdâtres de mousse qui s'accrochaient aux murs et aux voûtes. A notre surprise, ce que nous prenions pour des gouttières dans la nef, étaient en réalité d'énormes nids d'araignées! Quelques acrobates en eurent raison,à une douzaine de mètres de hauteur!
L'église était toujours fleurie et comment ne pas évoquer les bouquets de campagne, en été, par ma soeur et beaucoup de visiteurs aimant laisser devant l'icône leur cueillette de promenade. Tous les abords de l'église furent au long des années, dépierrés, piochés, plantés.. La grande prairie, derrière l'église, fût labourée et un gazon semé. La mairie faisait faire un petit chemin permettant d'y accéder; arbustes et iris, pivoines et rosiers soulignèrent l'architecture.


Dans le grand bâtiment communal des gîtes ruraux avaient été créés, juste avant mon arrivée. Mais le rez-de-chaussée, à droite, partie de l'ancien cloître fort défiguré, avait servi d'école, puis livré à la vétusté depuis la fermeture de l'école, vers 1972. J'obtins d'y mettre l'important mobilier de lits, tables, chaises etc que j'avais fait revenir de Bully à grands frais et dans la salle d'école je pus loger une quinzaine de lits; j'aménageais dans un recoin vétuste une cuisine etc: bref un accueil rustique fût apprécié pendant plusieurs années. Le Parc du Vercors sachant ma présence, l'accueil,les visites, la résurrection de Léoncel, attribua une subvention de 100.000Frcs. La Mairie se l'appropria et me demanda de déménager, prenant à son compte désormais, le bénéfice de ma présence et de mon travail! Ce fût très dur et je dus donner tout mon matériel; impossible de le revendre. Ce fût une perte importante, mais devant cette nouvelle épreuve je commençais à rechercher, dans les alentours immédiats; quelque possibilité d'accueil. Ma recherche aboutira en 1989, à la "Maison Saint Hugues".

 C'est peut-être le moment de retourner en arrière et de constater que, toute ma vie, depuis le départ des Tourelles, contre mon gré d'ailleurs comme je l'ai dit, toutes mes entreprises ont été contrariées. Elles commencent par beaucoup de travail,dans des lieux désertés,par une réussite rapide, et un intérêt de l'entourage. Puis viennent la jalousie, des calculs,et,, faute de ressources financières , il faut quitter!  Parmi les explications, il y a que je suis une femme et que je n'ai jamais eu à côté ou derrière moi, un homme qui rassure qui normalise une situation. Mon identité de femme n'a pas valeur dans notre societé si elle n'est pas accompagnée par un homme C'est encore plus vrai dans la société ecclésiale que dans la société civile. Je n'ai rien demandé à personne et pourtant j'ai eu beaucoup de concours masculins,mais jamais une référence sécurisante. Beaucoup m'ont donné leur concours, leur estime,certains se sont "mouillés" pour moi: j'y reviendrai; mais aucun n'a assumé mes entreprises. Chaque fois , mon oeuvre, convoitée, a passé à d'autres mains.

Seul Xavier de Muyser est resté fidèle depuis près de 15 ans à ce jour. Je n'ai pas parlé de Xavier encore et pourtant sans lui, aujourd'hui, Léoncel serait retombé dans l'oubli. En effet, en 1989,avait eu lieu un terrible accident d'avion venu s'écraser, en pleine vitesse, contre la falaise, proche du col de Tourniol. Il y eût 22 victimes dont 5 enfants et nul rescapé. Le clocher de l'église était à une seconde du lieu de la catastrophe et c'est ,à l'église que les restes furent alignés en deux rangés de cercueils L'accueil des familles, des sauveteurs, des autorités venues très vite dans la nuit,et cela pendant plusieurs jours fût extrêmement stressant Peu après , un zona géant se déclara et pendant des mois et même encore à ce jourl j'ai souffert au point de ne pouvoir assurer quoi que ce soit à l'église. C'est alors que mon petit-neveu de Luxembourg, qui était venu plusieurs étés m'aider, lors des séjours de sa grand'mère,ma soeur, se proposa pour
a venir m'aider et son séjour qui devait être limité, dure encore! !

Il a réellement sauvé, 15 ans après ma venue, cette restauration. Il parle 7 ou 8 langues, dont le chinois ... Que dire d'autre qu'il se fait aimer et apprécier de tous et que sa modestie ne donne aucune prise à qui voudrait prendre sa place

Il me faut revenir à la situation actuelle, dans l'attente d'un jugement en délibéré,le 10 novembre 2.000. Monseigneur Marchand atteint par la limite d'âge, le Ier novembre, devrait donner sa démission au Pape. Il le fera sûrement mais n'aurait-il pas demandé une prolongation jusqu'à la fin du Jubilé, le 6 janvier 2.001? Peut-être même au-delà ?? Nous mettons notre confiance dans son successeur pour nous libérer du Frère qui, depuis septembre 1996, ne cesse de nous harceler et de s'approprier Léoncel. Dans l'église, il transforme en sorte de faire oublier les 25 ans de restauration qui l'ont précédé. Paranoïaque structuré,nous voulons son départ, seule condition de retrouver ce Léoncel aimé de tant de visiteurs. Nature, culture, prière:c'est ce que nous pouvons offrir à la demande qui nous est faite. Nous avons pris comme référence à notre "diaconie" ce texte de saint Paul, librement traduit:" du point où vous en êtes, je fais un peu de chemin avec vous..." Ces 25 ans nous ont montré que telle était bien la vocation de Léoncel,avec une note propre,celle de "Léoncel pour l'Europe".Elle est sous le vocable de notre saint Hugues,troisième abbé de Léoncel, qui présida à sa consécration, le 11 mai 1188 après fait reprendre le chantier, arrêté peut-être faute de moyens.

Nous avons une grande confiance dans sa protection ainsi qu'envers le Bienheureux Amédée de Hauterives et de saint Jean de Bonnevaux, fondateur, qui deviendra saint Jean ler, évêque de Valence.

Les Amis de Léoncel ont à leur actif une remarquable activité historique grâce en particulier à Michel Wullschleger. J'avais eu l'idée de colloques historiques. Depuis 16 ans il a mené à bien les colloques annuels, des conférences, des expositions, la publication des Cahiers de Léoncel. Il a fallu l'ambition du Frère Pierre Petit pour provoquer un drame. L'association, de manière illégale et sans fondements, m'a exclue de l'association que j'avais fondée pour m'aider. La plaie est encore trop récente pour en parler et prévoir quelles en seront les conséquences. En quittant la réunion du conseil d'administration qui venait de m'exclure en se déshonnorant,j'ai dit président,Pierre André, très lâche en cette affaire:"vous vous suicidez".L'avenir prochain le dira.

 En effet, le Frère a obtenu de l'evêque de m'assigner en justice. La presse s'en est emparée et sur une pleine page du Dauphiné Libéré a exposé  à sa façon la situation. Malgré les défauts de cet article, il suscite chez les lecteurs une grande sympathie pour nous et nous attendons sereinement la décision de la justice. Que fera le diocèse si Monseigneur Marchand n'est plus là???

Le Père Abbé d'Aiguebelle, envoyé par l'evêque pour un chantage indigne, m'a lancé: "il sera encore là dans deux ans.."Que la Providence qui n'a cessé de nous soutenir depuis quatre ans dispose des événements pour nous libérer bien vite de ce personnage d'autant plus dangereux qu'il est irréprochable et que peu discernent sous ses comportements aimables,un ambitieux sans scrupules. Dans le village, au conseil municipal, il a essayé de s'imposer et il y est arrivé en partie. Dans certaines familles aussi, intrigant habile, il est devenu un oracle!

 

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