Sans attendre, dès le 3 novembre, la mairie organisait un apéritif de
bienvenue, hâtif à nos yeux. C'est en novembre 1997, un an après, que
Monseigneur Marchand organisait une messe solennelle à Léoncel avec des
invitations, dont les Amis de Léoncel et le conseil municipal. C'est alors
qu'après m'avoir couverte de remerciements et de fleurs, l'évêque nommait
solennellement Pierre Petit, responsable de Léoncel sans plus de précisions
canoniques, précisant ses fonctions, mais non son statut. Il ne le pouvait le
frère étant en cours d'exclaustration, et pas encore incardiné. Il ne l'est
toujours pas. Ensuite l'évêque annonçait que je restais à Léoncel avec mission
de présence et de prière.
Depuis déjà longtemps le Frère qui prenait ses repas avec nous trois; Gérard
Séel était avec nous, prenait des comportements autoritaires et dans notre
dos, commençait à se constituer tout un réseau de soutien.
Visiblement il préparait"quelque chose" et notre présence le gênait.. Par tout
lui-même s'affirmait le goût du pouvoir et le calcul habile et pervers
pour y parvenir. Peu à peu, Pierre Petit s'appropria l'église jusqu'au jour où
il plaça des serrures nouvelles à la porte de l'église, à la sacristie, au local
entre l'église et la mairie.
Peu à peu,il transforma l'intérieur, déplaçant le mobilier, installant un lieu
de culte pour la vieille statue de la Vierge de la paroisse, d'ailleurs fendue
et pour celle de saint Joseph, avec un extrême mauvais goût.
Il n'a cessé d'essayer de faire disparaître ce qui témoignait de notre
travail pendant ces 25 ans.
Il nous fût impossible d'aller librement à l'église et à la sacristie. La
collection de vieilles pierres fût installée dans le local communiquant avec la
mairie. Il fit faire de nombreux travaux de menuiserie dont un meuble important
dans le fond à gauche où il a installé toutes sortes de documents concernant
son activité, l'horaire quasi monastique qu'il propose aux visiteurs. De
grands panneaux sont consacrés aux Amis de Léoncel .Il m'a éliminée complètement
de l'histoire de la restauration. I1 a mis tout de même une phrase disant mon
arrivée. Tout est fait pour faire oublier ce que nous avons fait et mettre en
valeur ce qu'il a fait avec les Amis de Léoncel.
Je vais parler de ceux-ci..
C'est en septembre 1974 que Monseigneur de Cambourg, juste après mon arrivée, me
conseilla de créer une Association des Amis de Léoncel pour m'aider et me
décharger des démarches avec les diverses institutions concernées par cette
restauration. Mon amie Hélène Péronnet me fit connaître Lucienne et Charles
Sauvajon, très engagés comme elle dans le tissu des groupes divers de la Drôme.
Ceux-ci, à leur tour, firent une invitation à une dizaine de personnes
susceptibles d'être intéressées par Léoncel. Ce fût l'enthousiasme et très vite
l'association avec une quinzaine de membre était constituée et déclarée, grâce à
Claude Bady, notaire et engagée politiquement avec Charles Sauvajon. qui avait
été député suppléant. Nous lui demandions d'être présidente, moi-même ne le
voulant pas, précisément pour être libre pour mon ministère et l'animation sur
place. Elle mena,tambour battant, la déclaration à la Préfecture et rédigea les
statuts; Elle ne restera que deux ans je crois , présidente, et Charles Sauvajon
lui succéda, Lucienne devint secrétaire.
L'association fût vite très active et grâce à Monsieur Ermisse, archiviste
départemental, des relations s'établirent avec diverses associations culturelles
drômoises. et avec les Monuments Historiques, la Commission d'Art Sacré. Assez
vite aussi j'ai été dépassée et mon ministère n'intéressait pas. Au contraire
Charles Sauvajon voulût une coupure entre mes activités, sur place, et les A D L
J'étais en porte à faux. Déjà les A D L affirmaient leur autonomie et se
posaient en restaurateurs de l'abbaye.. tandis que sur place c'était la
Communion qui assurait le développement, l'accueil,les restaurations
intérieures, la mise en état extérieure et, très vite, les icônes dont la
vente a permis les restaurations mobilières puis la création d'un mobilier
liturgique neuf, simple, très cistercien d'inspiration,ainsi que la
sonorisation et tout les équipements liturgiques. Des dons d'amis et de famille
s'y ajoutèrent. Les A D L n'y avaient aucune part et lors des grandes
célébrations, la Communion avait tout le travail sur place, les ADL jouant un
rôle de vitrine.
Néanmoins avec l'entrée dans l'association de Michel Wullschléger un important
travail historique se mit en place qui s'accompagna de colloques, de
conférences, d'expositions, d'excellent niveau. Mais là encore, je fus
marginalisée.
Sur place cependant la vie se développait et nous recevions beaucoup de
visiteurs souvent intéressants et de qui nous avons autant appris, que nous
avions ouverts à des lectures symboliques de l'architecture.
Nos visites étaient fort appréciées et Xavier de Muyser, dès 1989, fit des
visites dans plus sept langues, dont le chinois.
Mais la jalousie naissante, surtout quand Bernard Jobin succéda à Charles
Sauvajon, devint franchement de l'hostilité,-. les A D V refusèrent de patronner
mon livre:"Léoncel, abbaye cistercienne".-.une charte de collaboration ne pût
être rédigée. C'est l'autonomie compète qui prévalut.
Les gens n'y comprenant plus rien. Ma personne devint peu à peu l'objet d'une
violente jalousie qui finit par éclater lors d'un conseil d'administration, où
Pierre Valette m'insulta de façon tellement grossière qu'il a déshonoré
l'Association à mes yeux.
Peu après un habile conditionnement de Pierre Petit les A D L en venaient à
m'exclure pour faute grave de manière indigne. Je me suis
levée,j'ai dit que chacun resterait mon ami et que je souhaitais rester l'amie
de chacun. Puis,je quittais la salle, et me tournant vers Pierre André; le
président; qui me dit:" je n'aurais pas voulu....",je lui dis:"Vous vous
suicidez".
Depuis, quelques rares échanges de lettres aussi calomnieuses que
mensongères,ont alourdi encore cet odieux climat .Actuellement, il n'y a plus
de relations. Je n'ai pas déposé de plainte pour l'irrégularité de cette
exclusion. J'attends l'heure où la vérité se manifestera d'elle-même.
Pendant les deux étés 99 et 2000, des Amis de Léoncel se sont relayés pour tenir
le stand de vente du Frère dans l'Eglise et accueillir. Les relations furent
d'un incroyable mépris à mon égard, présente à quelques mètres dans la cour. A
la "boutique" aux icônes, venaient ceux que le Frère et ses aides n'avaient pu
empêcher de venir jusqu'à nous..
Pendant l'été 1999 puis l'été 2000, de nombreux visiteurs se plaignirent de
ne plus retrouver l'église qu'ils avaient connue et aimée. Le Frère avait
installé des expositions d'artistes de ses amis et un stand de vente important.
On circulait dans l'église comme dans une galerie d'art. Les visites étaient
dites gratuites mais, il était difficile de sortir sans acheter.,.
Le Frère a eu en permanence des personnes qui ont fait l'accueil et tenu le
stand. Surtout des Amis de Léoncel, d'une incroyable insolence à mon
égard. Ces étés ont été une indicible épreuve et sans la certitude de faire la
volonté du Seigneur, nos amis fidèles et compréhensifs, nous n'aurions pu
résister devant ce harcèlement.
Le plus dur est l'emprise que le Frère a réussi a établir sur les
familles de Léoncel et de La Vacherie. Sauf Raymond Pinat, les autres, surtout
Jacqueline Bodin, se sont laissés prendre à son habileté et à ses manières
séduisantes. Il abuse sans vergogne de leur manque de culture et de leur retard
social. J'aurais beaucoup à dire sur les entreprises du Frère. Je reprendrai
plus loin.. Je vais ouvrir le chapitre de nos recours ecclésiastiques.
Très vite nous n'avons plus pu supporter la paranoia de ce "moine", pourtant
exclu de son abbaye et qualifié de dangereux par son ancien abbé. Et que
Monseigneur Marchand protège avec un tel aveuglement !.... A moins que, au
contraire, il ait reconnu en lui l'homme de son projet sur Léoncel. D'une part
c'est un bénédictin donc capable de restaurer certains aspects de la vie
monastique toujours séduisants pour un public non averti. Le Frère jouit d'un
prestige du fait de son habit....et donne confiance.
Malgré...ou à cause,d'une jovialité démonstrative il suscite soit la
sympathie, soit la méfiance.
D'autre part ce moine entreprenant,- aurait-il engagé son abbaye dans des
affaires douteuses? on peut tout supposer, -pouvait "rentabiliser" l'église,
faisant des visiteurs des acheteurs potentiels. Il l'a très vite compris et
combien,scandalisés, nous l'ont qualifié de "marchand du temple".
En tous case la situation devint intolérable après une violente discussion un
soir à table. (Nous l'avons gardé 18 mois à notre table, gratuitement )
et une agression violente sur ma personne, dans l'église, et que j'ai dû
déclarer à la gendarmerie.
Nous avons demandé une médiation à la Commission de Médiation interdiocésaine.
Celle-ci très vite, fût gagnée à l'évêque, malgré un dossier convaincant que
l'Abbé Pierre Vignon nous constitua avec beaucoup de compétence et d'amitié. Ses
conclusions étaient acceptables sauf sur le point essentiel du renvoi du Frère!!
! Et il ne se passa rien.
La situation devenant de plus en plus intenable par un harcèlement
constant du Frère, le Père Pierre Vignon nous conseilla de recourir à Rome. Nous
avions pris le conseil auparavant de Monseigneur Valdrini, Doyen de la Faculté
de Droit Canonique, aux Facultés Catholiques de Paris,que connaît mon
amie,Suzanne Tunc.. Nous avons envoyé notre dossier successivement à la
Secretairerie d'Etat, le Cardinal Sodano; puis à la Signature Apostolique; puis
à la Congrégation des Laïcs. Toujours la même réponse:"Obéissez à votre evêque;
priez...
"Cependant la Congrégation des Laïcs nous annonçait une enquête. Elle n'a
jamais eu lieu. ! Nous avons appris, par la suite, que Mgr.Marchand était
intervenu dans l'acheminement de nos dossiers et que sans doute, il avait
inspiré... ces réponses, bien qu'il s'en soit défendu lorsque je lui en ai fait
le reproche.
Plus d'un élément nous permet de penser qu'il n'est pas droit et, sans mentir
formellement, escamote la verité. Par exemple Il avait omis de dénoncer un
de ses prêtres pédophile, "je n'ai pas eu le réflexe!!!", avait-il dit au
résident du tribunal à Toulon. Je suis persuadée qu'il nous a caché la verité
concernant le passé du Frère.,dans des dispositions semblables,
Par ailleurs la réussite incontestable de Léoncel ne pouvait que susciter la
jalousie cléricale . On a profité de mon âge et d'un état de santé très mauvais
alors, dû d'ailleurs en partie au stress permanent d'une situation vraiment très
dure,pour éliminer une femme qui avait réussi, là où nul clerc n'avait jamais
pensé à une quelconque restauration de la vieille abbatiale.
Aujourd'hui le Frère s'est approprié l'église en mettant des serrures neuves; il
veut maintenant s'approprier la maison Saint Hugues que nous avons créée en
partenariat avec le diocèse. Devant notre résistance, il a obtenu de l'evêque
de nous assigner en justice, chose inouîe: un evêque attaquant une religieuse
qui a servi le diocèse bénévolement pendant 25 ans! De nombreuses
personnes lui ont écrit combien le procédé était odieux et injuste. Il a
maintenu son procès et nous attendons le jugement dans quelques semaines. Notre
avocat a plaidé un vice de forme, puis l'incompétence d'un référé dans une
affaire complexe qui demande à être jugée au fond; enfin ce n'est pas ma
personne qui est en cause mais la " Communion Sainte Marie de l'Eglise" qui a
investi autant que le diocèse.
Il y a bail de fait. et une promesse orale
Nous avons confiance dans une solution acceptablebien qu'une conciliation
soit impossible. Seul le départ du Frère ramènera la paix à Léoncel.
Tous nos amis l'espèrent avec nous. La Communion est en état d'assurer
l'avenir.
Je reviens sur l'origine de la Maison Saint Hugues. C'est en 1989 que j'appris
que l'extrémité sud du vieux bâtiment conventuel appartenant à un particulier,
était à vendre. Il était en mauvais état mais le propriétaire, à temps perdu, le
restaurait en vue de sa retraite;la toiture seule était restaurée. Je demandais
au diocèse de l'acheter pour l'accueil et un hébergement des permanents. Après
de difficiles tractations sur le prix, il fût acheté 450.000Fcs.Aidée de Jean
Collombet, membre des Amis de Léoncel et entrepreneur de son métier avant sa
retraite,j'ai fait les plans des différents corps de métier et les travaux se
firent en deux campagnes.
La Communion avait d'emblée apporté 360.000Francs.L'économe du
diocèse, le Père Combe Laboissière fût toujours très correct. Il payait lui-même
les factures. Arrivés à un peu plus de 600.000Francs. Jl me dit ne pas vouloir
aller plus loin Les gros travaux étaient presque achevés; mais la maison
était une coquille vide et inutilisable. Il me dit de ...me débrouiller!! !
Que faire?
J'avais voulu cette maison, indispensable. Nous n'avions pas les moyens de
l'acheter; je pensais que je faisais faire une bonne opération au diocèse étant
donné l'élan de la restauration. Il était normal que ce fût le diocèse qui fût
propriétaire des murs, ayant l'avenir pour lui et ainsi intéressé à la vie de
Léoncel.
Depuis 1974, jamais le diocèse n'avait participé aux travaux que nous
faisions sur nos propres ressources et se contentait de me rembourser ma
location à la commune. Jusqu'à ma retraite, j'ai dû payer moi-même ma cotisation
de Sécurité Sociale Mais j'avais à coeur de n'être à charge à personne et d'être
entièrement bénévole. J'y gagnais aussi une certaine initiative. C'est ainsi que
j'ai pu, dans l'église, restaurer la chaire si belle, les grands chandeliers à
11 branches, les stalles anciennes, le grand Christ, trésor de la paroisse. J'ai
dessiné et fait exécuté par un excellent artisan du bois, un mobilier liturgique
pour l'abside et un lutrin pour l'icône Sainte Marie de l'Eglise, commandée par
la Coisme à l'atelier Saint Jean Damascène, à Saint Jean en Royans icône vénérée
par d'innombrables pélerins. Ludmila fit don d'une partie de son travail
d'ailleurs. Elle fût l'objet d'une solennelle intronisation oecuménique, en
1985, lors du quinzième centenaire de saint Benoît,
J'ai donc pu, au fil de plus de 20 ans, espace par espace, mettre l'église
en état, autant que possible car des travaux comme le grattage des murs, la
réfection des sols,dépassaient nos moyens. J'ai installé un chauffage par
radians et de nombreuses prises dans tout l'édifice. La sonorisation comme
l'audio-visuel furent très appréciés. J'ai obtenu de le mairie; ce fût sa
seule contribution; l'installation de spots dans les voûtes mettant en
valeur chapiteaux et voûtes.
Les Amis de Léoncel, à ma demande et moyennant une contribution d'un de mes
généreux cousin, Charles Deforey, firent nettoyer toutes les ferrailles qui au
cours du temps, avaient été placées pour accrocher statues et chemin de
croix....et qui défiguraient les murs. Les statues de Saint Sulpice, avec
précautions car une famille surtout y tenait,furent déplacées moins voyantes dès
l'entrée. Malheureusement le grand autel de 1906, don de l'aïeul d'une de ces
familles, ne pû jamais, jusqu'ici, être enlevé.
J'ai pu cependant enlever les tabernacles surmontant les autels des
absidioles,,-dégager ainsi les belles petites fenêtres/et les avancer pour
donner de l'espace en arrière. Les Amis de Léoncel aussi, toujours à ma
demande,firent ouvrir deux fenêtres de l'abside; seule possibilité d'aération de
ce volume clos qu'est l'église et dont l'humidité ne sort plus.
Depuisl974, l'aération fréquente du bâtiment a permis, presque complètement, de
faire disparaître les grandes plaques verdâtres de mousse qui s'accrochaient aux
murs et aux voûtes. A notre surprise, ce que nous prenions pour des gouttières
dans la nef, étaient en réalité d'énormes nids d'araignées! Quelques acrobates
en eurent raison,à une douzaine de mètres de hauteur!
L'église était toujours fleurie et comment ne pas évoquer les bouquets de
campagne, en été, par ma soeur et beaucoup de visiteurs aimant laisser devant
l'icône leur cueillette de promenade. Tous les abords de l'église furent au long
des années, dépierrés, piochés, plantés.. La grande prairie, derrière l'église,
fût labourée et un gazon semé. La mairie faisait faire un petit chemin
permettant d'y accéder; arbustes et iris, pivoines et rosiers
soulignèrent l'architecture.
Dans le grand bâtiment communal des gîtes ruraux avaient été créés, juste avant
mon arrivée. Mais le rez-de-chaussée, à droite, partie de l'ancien cloître fort
défiguré, avait servi d'école, puis livré à la vétusté depuis la fermeture de
l'école, vers 1972. J'obtins d'y mettre l'important mobilier de lits, tables,
chaises etc que j'avais fait revenir de Bully à grands frais et dans la salle
d'école je pus loger une quinzaine de lits; j'aménageais dans un recoin vétuste
une cuisine etc: bref un accueil rustique fût apprécié pendant plusieurs années.
Le Parc du Vercors sachant ma présence, l'accueil,les visites, la résurrection
de Léoncel, attribua une subvention de 100.000Frcs. La Mairie se l'appropria et
me demanda de déménager, prenant à son compte désormais, le bénéfice de ma
présence et de mon travail! Ce fût très dur et je dus donner tout mon matériel;
impossible de le revendre. Ce fût une perte importante, mais devant cette
nouvelle épreuve je commençais à rechercher, dans les alentours immédiats;
quelque possibilité d'accueil. Ma recherche aboutira en 1989, à la "Maison
Saint Hugues".
C'est peut-être le
moment de retourner en arrière et de constater que, toute ma vie, depuis le
départ des Tourelles, contre mon gré d'ailleurs comme je l'ai dit, toutes mes
entreprises ont été contrariées. Elles commencent par beaucoup de
travail,dans des lieux désertés,par une réussite rapide, et un intérêt de
l'entourage. Puis viennent la jalousie, des calculs,et,, faute de ressources
financières , il faut quitter! Parmi les explications, il y a que je
suis une femme et que je n'ai jamais eu à côté ou derrière moi, un homme qui
rassure qui normalise une situation. Mon identité de femme n'a pas valeur
dans notre societé si elle n'est pas accompagnée par un homme C'est encore
plus vrai dans la société ecclésiale que dans la société civile. Je n'ai rien
demandé à personne et pourtant j'ai eu beaucoup de concours masculins,mais
jamais une référence sécurisante. Beaucoup m'ont donné leur concours, leur
estime,certains se sont "mouillés" pour moi: j'y reviendrai; mais aucun n'a
assumé mes entreprises. Chaque fois , mon oeuvre, convoitée, a passé à d'autres
mains.
Seul Xavier de Muyser est resté fidèle depuis près de 15 ans à ce jour. Je n'ai
pas parlé de Xavier encore et pourtant sans lui, aujourd'hui, Léoncel serait
retombé dans l'oubli. En effet, en 1989,avait eu lieu un terrible accident
d'avion venu s'écraser, en pleine vitesse, contre la falaise, proche du col de
Tourniol. Il y eût 22 victimes dont 5 enfants et nul rescapé. Le clocher de
l'église était à une seconde du lieu de la catastrophe et c'est ,à l'église que
les restes furent alignés en deux rangés de cercueils L'accueil des familles,
des sauveteurs, des autorités venues très vite dans la nuit,et cela pendant
plusieurs jours fût extrêmement stressant Peu après , un zona géant se déclara
et pendant des mois et même encore à ce jourl j'ai souffert au point de ne
pouvoir assurer quoi que ce soit à l'église. C'est alors que mon petit-neveu de
Luxembourg, qui était venu plusieurs étés m'aider, lors des séjours de sa
grand'mère,ma soeur, se proposa pour
a venir m'aider et son séjour qui devait être limité, dure encore! !
Il a réellement sauvé, 15 ans après ma venue, cette restauration. Il parle 7 ou
8 langues, dont le chinois ... Que dire d'autre qu'il se fait aimer et apprécier
de tous et que sa modestie ne donne aucune prise à qui voudrait prendre sa place
Il me faut revenir à la situation actuelle, dans l'attente d'un jugement en
délibéré,le 10 novembre 2.000. Monseigneur Marchand atteint par la limite d'âge,
le Ier novembre, devrait donner sa démission au Pape. Il le fera sûrement mais
n'aurait-il pas demandé une prolongation jusqu'à la fin du Jubilé, le 6 janvier
2.001? Peut-être même au-delà ?? Nous mettons notre confiance dans son successeur
pour nous libérer du Frère qui, depuis septembre 1996, ne cesse de nous harceler
et de s'approprier Léoncel. Dans l'église, il transforme en sorte de faire
oublier les 25 ans de restauration qui l'ont précédé. Paranoïaque structuré,nous
voulons son départ, seule condition de retrouver ce Léoncel aimé de tant de
visiteurs. Nature, culture, prière:c'est ce que nous pouvons offrir à la demande
qui nous est faite. Nous avons pris comme référence à notre "diaconie" ce texte
de saint Paul, librement traduit:" du point où vous en êtes, je fais un peu de
chemin avec vous..." Ces 25 ans nous ont montré que telle était bien la vocation
de Léoncel,avec une note propre,celle de "Léoncel pour l'Europe".Elle est sous
le vocable de notre saint Hugues,troisième abbé de Léoncel, qui présida à sa
consécration, le 11 mai 1188 après fait reprendre le chantier, arrêté peut-être
faute de moyens.
Nous avons une grande
confiance dans sa protection ainsi qu'envers le Bienheureux Amédée de Hauterives
et de saint Jean de Bonnevaux, fondateur, qui deviendra saint Jean ler, évêque
de Valence.
Les Amis de Léoncel ont à leur actif une remarquable activité historique grâce
en particulier à Michel Wullschleger. J'avais eu l'idée de colloques
historiques. Depuis 16 ans il a mené à bien les colloques annuels, des
conférences, des expositions, la publication des Cahiers de Léoncel. Il a fallu
l'ambition du Frère Pierre Petit pour provoquer un drame. L'association, de
manière illégale et sans fondements, m'a exclue de l'association que j'avais
fondée pour m'aider. La plaie est encore trop récente pour en parler et
prévoir quelles en seront les conséquences. En quittant la réunion du conseil
d'administration qui venait de m'exclure en se déshonnorant,j'ai dit
président,Pierre André, très lâche en cette affaire:"vous vous
suicidez".L'avenir prochain le dira.
En effet, le Frère a obtenu de l'evêque de
m'assigner en justice. La presse s'en est emparée et sur une pleine page du
Dauphiné Libéré a exposé à sa façon la situation. Malgré les défauts de cet
article, il suscite chez les lecteurs une grande sympathie pour nous et nous
attendons sereinement la décision de la justice. Que fera le diocèse si
Monseigneur Marchand n'est plus là???
Le Père Abbé d'Aiguebelle, envoyé par l'evêque pour un chantage indigne, m'a lancé: "il sera encore là dans deux ans.."Que la Providence qui n'a cessé de nous soutenir depuis quatre ans dispose des événements pour nous libérer bien vite de ce personnage d'autant plus dangereux qu'il est irréprochable et que peu discernent sous ses comportements aimables,un ambitieux sans scrupules. Dans le village, au conseil municipal, il a essayé de s'imposer et il y est arrivé en partie. Dans certaines familles aussi, intrigant habile, il est devenu un oracle!