LEONCEL QUE J'AIME à ceux qui l'aiment (Compléments)


Ma venue à Léoncel répond donc à une continuité de recherche, d'abord intellectuelle, seule ou au sein de groupes, puis dans un engagement expérimental concret.

Le statut de la femme en Eglise ne permet pas l'exercice d'un ministère canonique. J'aurai bien à dire à ce sujet; je m'y étendrai longuement .
Mais là, je suis au coeur du problème.
En me confiant l'église de Léoncel, alors très dégradée, comme je l'ai déjà dit,Monseigneur de Cambourg, ne m'a pas donné de "mission" écrite, mais il faisait confiance à une initiative qu'il voulait suivre de près, au jour le jour, et sans limite de temps. Le choix de ceux qui m'accompagneraient était laissé à mon discernement. C'est ainsi que la Communion s'étoffa au fil des années, très librement.
Une charte fût élaborée Mgr.Bouvier, canoniste réputé du diocèse , la lut et ne trouva pas d'objection. Mais Mgr. de Cambourg, après un accident de voiture qui le laissa gravement infirme et l'éloigna du diocèse, fût remplacé par Mgr.Marchand, après un an de vacance. A Léoncel, la vie continuait, se développait heureusement .Les Amis de Léoncel, s'affirmaient toujours davantage comme les restaurateurs, aux yeux des différents organismes avec lesquels Léoncel avait des relations habituelles.µ

il faut faire le point, en verité, sur la réalité des ADL. Ils n'ont eu accès à l'église de Léoncel, qu'à travers mon propre ministère. Sans ma venue et mon accord avec le diocèse, une association de laïcs n'aurait pas vu le jour et toute activité dans l'église ou au profit de l'église, n'aurait pas été possible. Personne avant moi n'avait pensé restaurer le site, Ni organiser des manifestations comme pendant 27 ans à ce jour,elles se sont implantées .
Les ADL sont persuadés d'un droit qui n'existe pas.

Tout l'enchaînement des travaux, des manifestations, sur place ou à l'extérieur: conférences, concerts, expositions, ventes dans l'église, occupation dans l'église d'une importante information
etc ... tout cela s'est enraciné dans mon initiative personnelle. Puis vint un jour, où le scandale dépassa les bornes. Ce jour où le conseil d'administration des ADL, m'exclut de l'association que j'avais fondée, pour "faute grave". !!!  

La séance se déroula comme une séance de K G B...Le Frère Pierre, que je nomme pour la première fois, avait "chauffé" les conseillers depuis un certain temps et tous sauf deux membres courageux, votèrent cette odieuse décision d'exclure leur fondatrice , à qui ils devaient d'exister. Et de pouvoir à la fois oeuvrer pour l'abbaye et s'en servir comme d'un tremplin , pour certains qui doivent à Léoncel de s'être fait connaître.

Je dis ici ma très grande gratitude à Gérard Senger et à Monsieur Laurentie qui osèrent braver le complot et donnèrent leur démission.

Je quittais la réunion en me tournant vers le président sans honneur qui s'était laissé lui aussi convaincre par le Frère, contre son gré osa-t-il m'avouer. Homme sans caractère, à vrai dire ... Je quittais donc en disant:"Vous vous suicidez!"
 Cinq ans ont passé. La vie de Léoncel s'est ralenti d'abord, puis a perdu son "aura" dans la région. Ainsi que ses adhérents, entretenus de manière artificielle quant au nombre. 11 n'y aura plus de colloque annuel, plus de publication de "Cahier de Léoncel": le numéro 19 verra -t-il le jour?? Le vice-président Michel Wullschléger quitta à son tour l'Association. ll avait été à l'origine d'une calomnie à mon égard, habilement exploitée par la suite. Des amis communs , bouleversés par son attitude, n'arrivèrent pas à le faire revenir sur ses jugements gonflés , en verité.
Mais j'ai parlé des ADL, du Frère Pierre Petit: il me faut revenir en 1989. Un grave accident d'avion avait fait 22 victimes à une demi-seconde de notre clocher.. Notre active participation à l'accueil des restes déchiquetés, des familles; la célébration oecuménique, présidée par Mgr.Marchand, en présence des 22 cercueils alignés dans l'église, provoquèrent chez moi un violent zona dont les suites devaient me laisser handicapée définitivement.
Très diminuée dans mes moyens pour continuer d'assumer la vie quotidienne, débordante de travail, j'aurais dû abandonner là. Les visiteurs auraient continuer de venir. Ils auraient trouvé une église sans entretien, sans office régulier comme je l'assurais quotidiennement avec des amis ou des visiteurs, depuis le premier jour de 1974. Plus d'hospitalité largement ouverte; ... c'est alors que Xavier de Muyser, décida de se fixer complètement à Léoncel.
Depuis 1974, il était venu souvent avec sa grand'mère pour recevoir les gens, des étrangers surtout. Il parle ou comprend toutes les langues européennes et le chinois s'y ajoute . Sans lui, donc c'est certain, la vitalité de Léoncel n'aurait pas survécu. Depuis il a su se faire apprécier par tous; sa disponibilité n'a pas de limite et c'est lui qui bientôt prendra la responsabilité de cette "Maison Saint Hugues",dont il va falloir maintenant parler.
J'ajoute que Xavier, connu de tous bien vite, est un petit-neveu; son père est luxembourgeois et sa mère, ma nièce, dauphinoise. Pendant des années j'ai dû m'absenter pour des traitements, inefficaces d'ailleurs. Cela ne ralentit pas mes initiatives pour améliorer matériellement l'église, les abords, et entretenir cette "Halte de prière", quotidienne , de plus en plus appréciée par les visiteurs.

 Le dimanche, après la retraite du Père Vial j'ai assuré soit à Léoncel, soit à La Vacherie une célébration dominicale. Bien des gens de l'extérieur s'y joignirent de plus en plus, heureux de trouver une assemblée de prière spontanée mais accordée aux textes liturgiques, dans un langage et des signes très proches de leur vie quotidienne. Et moi, j'étais pleinement heureuse de réaliser mon souhait de ministère au féminin. Dès mon installation en septembre 1974, j'avais demandé et obtenu que la Présence Réelle eucharistique soit rétablie: depuis des dizaines d'années le tabernacle était livré aux rats comme je l'ai dit!!!  Depuis 1954, à Chalais, j'ai toujours eu la Présence  eucharistique là où j'étais et j'ai toujours eu l'autorisation de partager le Pain du Seigneur. C'est certainement, depuis 1954, le signe le plus explicite de mon ministère. obtenu sans problème et pourtant chose totalement signifiante. Ce que femme veut ... me dit-on parfois ...

Xavier comme nos "paroissiens" y prenaient, timidement d'abord, leur part , tant la prise de parole pendant une liturgie, était une impensable initiative. On sortait avec bien des réserves des coutumes de ce Vercors, à l'écart de la vie urbaine. Il faut le dire: le niveau culturel était alors particulièrement bas, selon nos appréciations Depuis deux générations des jeunes ont été scolarisés en ville et certains ont le niveau de leur tranche d'âge.
 Comme elle a été aimée pendant ces 20 années notre église, restaurée, fleurie! ... Le chauffage a connu toutes les variantes possibles. Du feu de bois avec la vieille chaudière ronde de 1854 et son tuyau sortant à travers la voûte; jusqu'au mazout; jusqu'au butane; jusqu'à l'électricité et enfin huit grands infra-rouge suspendus au-dessus des bancs !!!

J'ai fait installer une sonorisation excellente, complétant l'acoustique remarquable de ce vaisseau ....

Mais je vais cesser pour un moment de répondre à la question initiale:" Pourquoi êtes-vous venue à Léoncel?", pour me projeter en 1996. Donc l'accident d'aviation avait eu comme conséquence de faire rentrer Léoncel dans l'oubli, si Xavier n'était venu s'y consacrer. Il logeait dans mon petit gîte, déjà bien petit pour moi mais je ne cessais d'y recevoir cependant. Il devint évident qu'il fallait trouver de la place pour accueillir dans de bonnes conditions. Je dois aux victimes de l'accident devenus nos protecteurs,de m'avoir alors ouvert une voie de solution imprévue.
Depuis longtemps, je cherchais dans les environs proches quelque vieille bâtisse à restaurer. J'appris alors que Maurice Baude, propriétaire de l'extrémité du vieux bâtiment conventuel, était disposé à le vendre à certaines conditions. Depuis un certain temps, il consacrait ses W.E. à restaurer ces vieux murs que la commune curieusement n'avait pas achetés au moment où ils étaient libres. Peut être en trop mauvais état?
Maurice Baude voulait en faire sa maison de retraite. Mais ses moyens en temps et argent étaient limités. Je pris donc contact avec lui puis j'en parlais à Mgr. Marchand, lui faisant valoir l'intérêt unique de ces murs et qu'il ne fallait pas laisser passer l'occasion.
 Le Père Combe Laboissière économe du diocèse, fût chargé de suivre l'affaire avec moi. Il fallut près d'un an pour trouver un accord sur le prix. Enfin l'acte fût signé, chez Maître Claude Bady,  La Communion Sainte Marie de l'Eglise avait finalement été
déclarée comme association Loi 1902, et bien que le diocèse ne l'ait pas reconnue comme association de fidèles., ce qui s'est révélé comme un bien en réalité. Aucun lien d'obéissance ne la lie au diocèse qui la reconnaît de fait mais non canoniquement.
J'aurais pu, alors envisager avec le conseil de la Communion une solution d'emprunt lui permettant d'être chez elle. Mais d'une part, l'opération financière était trop lourde pour des risques trop grands. La vente s'était conclue à 450 000Frcs.  Le propriétaire voulant que cette vente lui permette de construire sa maison pour sa retraite. Donc c'est le diocèse qui devint propriétaire des murs selon la Loi. Comme fille d'un Ordre Mendiant, je répugnais à envisager la "propriété" Il était entendu que cette maison serait gérée par la Communion et j'ai pu tout de suite réunir 300 000Frcs. ( 500000 euros) pour participer aux premiers travaux de gros oeuvre. Des dons me furent faits, famille, amis et ce Jean-Noël Tribalat qui, à la veille de se suicider et au lendemain d'un W.E. ici où des amis voulurent le dissuader,et où il me donna sa confiance, vida son compte en banque et me versa 150 000 Frcs.  (250000 euros) .Avec les victimes de l'accident d'avion, Jean-Noël veille sur nous et nous l'a manifesté...

Les travaux de gros oeuvre prirent une année; interrompus faute d'argent. Le diocèse avaient payé déjà plus de 630 000Frcs. Et le Père Combe Laboissière me déclara un jour qu'il ne pourrait ajouter un sou. La maison était réparée mais c'était une "coquille vide"!!! qu'en faire???C'est alors qu'avec la Communion nous primes la décision de relever le défi et de la terminer à nos frais. Nous avons alors équipé entièrement la "Maison Saint Hugues" à laquelle nous avions donné son nom,. Avec un menuisier d'art, notre voisin, Michel Krekelberg, j'ai dessiné tout le mobilier, comme j'avais dessiné celui de l'abside. Pendant un an, meuble après meubles, rentrée après rentrée, nous avons meublé, équipé la maison. Elle peut hébergerl0 personnes pour la nuit et, le jour, la salle du rez-de-chaussée peut en accueillir une trentaine. C'est le cas les dimanches matin d'hiver.
 Ce fût un tour de force dans un local si restreint Jean Collombet des ADL m'a donné beaucoup de bons conseils pour cette belle réalisation, confortable. Nous avons dépensé seulement 700 000Frcs.(120000 euros) pour un résultat qui est très apprécié.

J'avais fait confiance au diocèse . La Communion participait à plus de la moitié des frais et elle devait la gérer à ses frais. Mais rien ne fût écrit, imprudemment.

Jean Collombet est mort à ce moment-là. Rien ne se fit; le Père Combe Laboissière venait assez souvent; Mgr.Marchand et le Vicaire Général, le curé de Saint Jean en Royans etc ... Tout allait de soi. Nous gérions la maison entièrement à nos frais et ce que nous donnaient les personnes hébergées avec ma retraite et les gains du chalet des icônes, nous ont permis d'assumer en équilibre cette maison, de plus en plus demandée. Une salle d'accueil avec bibliothèque de prêt et projections de montages audio-visuels très beaux devint le lieu où se rencontrèrent bien des visiteurs échangeant souvent autour d'un thème, librement. I1 y eût aussi les W.E. De la Communion sur des thèmes choisis ensemble. Ils rassemblaient une vingtaine de personnes et des conférenciers de qualité leur assurèrent un bon niveau.

Nous avions reçu un Frère, Bernard-Marie, ermite dans les Alpes de Haute Provence, après un essai malheureux chez les Moines de saint Gervais, à Paris, aujourd'hui moines de Jérusalem.I1 était passionné de liturgie; il avait une voix superbe. Il passait de très longues heure à chanter dans l'église, malgré le froid. I1 partageait notre vie. Mais il fut assez vite évident qu'il n'était pas fait pour la Communion.. Nous avons dû nous en séparer dans des conditions dramatiques, déchirantes pour lui. Mais notre entourage proche lui était très attaché et ne comprit pas. On fit une forte pression sur moi, on m'accusa de vouloir tout décider, d'autoritarisme et certains de nos meilleurs amis, se séparèrent de nous dans une certaine violence. Plus tard, ils deviendront nos opposants les plus acharnés et provoquèrent aussi mon exclusion des ADL.

 Chers amis Richard, nous nous sommes fait beaucoup de mal, mais vous n'avez pas compris les exigences d'une vie commune à Léoncel.!


La Maison Saint Hugues faisait donc son chemin. Xavier y avait sa chambre et gérait l'accueil. J'ai pu obtenir une "femme de ménage", je n'aime pas cette dénomination; en fait,elles se succédèrent, six ou sept en dix ans et Denise est une amie.

Les relations avec le village étaient variables selon les familles. Après une crise grave avec la Mairie, dans les premières années les relations habituelles furent bonnes mais je restais une "pièce rapportée". Nos voisins de l'auberge furent des amis fidèles,généreux et très serviables. Paul, je n'oublierai pas tous les coups de marteaux, tous les coups de scie, les bancs réparés, les brouettes poussées ; Odette et ses fameux gratins! ! !

Le Parc du Vercors, me sachant installée pourla retauration et l'animation de Léoncel, avaient fait une donation de 100 000Frcs. (16000 euros) Pour réparer le "cloître" où j'hébergeais une vingtaine de personnes, grâce au matériel que j'avais très vite fait venir de Bully.
Les conseillers municipaux en prirent ombrage.
 Devinant que quelque chose se mettait en place dans leurs bâtiments, ils prirent uniquement pour eux cette subvention et je dus en 48 heures évacuer tout mon mobilier.
 Nouvel épisode d'expulsion qui m'a suivie toute ma vie depuis Chalais... Bully...

La Mairie allait par la suite développer cet accueil pour randonneurs. J'acceptais cette épreuve, car je n'avais d'autre but que de servir le développement de Léoncel autour de son église. Ai-je dit qu'elle est le premier monument historique classé en France, en 1954, par Prosper Mérimée.
Mais cela n'intéressait la commune que dans la perspective d'une rentabilisation.; L'épouse du Maire m'a dit ,:"Mais qu'est-ce qu'elle a notre église pour qu'on vienne la voir?". Et le maire de me déclarer un jour, dans les débuts: "plutôt que de dépenser tant d'argent pour réparer l'église,on ferait mieux de faire un préfabriqué dans la cour!"....

Mais je reviens sur la question d'un ministère à Léoncel. Dès le premier échange avec Mgr. de Cambourg, sa dénomination officielle pour le diocèse a été celle d'une "diaconie". J'ai dit qu'elle avait été refusée. Mais , en fait, c'est bien un service diaconal que j'ai exercé depuis 1974 et la nomination d'un prêtre a faussé la nature même du ministère.

Dans le projet de charte il est dit que la responsabilité d'ensemble serait de préférence confiée à un laïc, homme ou femme, célibataire ou couple:l'état de vie étant secondaire. Je pense même que la présence d'un prêtre n'est pas adaptée à la demande. Demande triple, ai-je dit, de nature de culture de prière.

L'église est un "monument historique classé" et comme tel sa visite entre dans le cadre d'une laïcité ouverte. Un document rédigé d'un commun accord entre le Ministère de la Culture et la Pastorale Catholique du Tourisme et des Loisirs, marque bien les règles à respecter dans l'usage des lieux, les horaires. Aux heures de visite annoncées dans les Maisons de Tourisme et lieux culturels, il n'est pas opportun, sauf exception ponctuelle, de proposer des célébrations relevant du culte. Les visiteurs qui viennent voir un monument, ne doivent pas être récupérés par une sorte d'apostolat, à cette occasion. Même des chrétiens pratiquants en sont gênés. A plus forte raison si celui qui propose des visites guidées est un moine en habit religieux.

 Lorsqu'une communauté célèbre habituellement des Offices monastiques,par contre on s'étonne moins qu'un des religieux assure les visites. Mais la tentation sera grande d'en "profiter" pour un prosélytisme déplacé.

Il est toujours possible de faire savoir qu'un moine est à la disposition de qui le souhaite et personne ne s'en étonnera. Si en plus d'un religieux bien repérable par un habit, on trouve des stands de vente dans l'église elle-même, on est proche du scandale:"
Vendeurs du temple".Il y faudrait d'ailleurs une autorisation à la fois du maire et de l'évêque du lieu.
 Par ailleurs que la visite soit assurée par un laïc compétent, disponible aux questions religieuses des visiteurs, rien que de plus souhaitable. Un organisme international a vu le jour depuis près de vingt ans dans cette optique. ARS ET FIDES dans le respect des personnes et de leurs religions, en est une réalisation très heureuse en France, Belgique, Allemagne, Italie, Grande Bretagne, Espagne,Suisse, Luxembourg. Léoncel en fait partie.

A Léoncel, depuis 1996 une dérive s'est installée. Nos protestations n'ont pas été entendues et le résultat est là: on ne vient presque plus. Les visites guidées par un religieux ont entraîné et la médiocrité des visites et la transformation de cette église en lieu de parlotte. Ceux qui veulent y demeurer en silence ou en écoutant de la musique, y lire eux mêmes des textes de leur choix, sont irrités et disent ne plus retrouver l'âme de cette église Une certaine insistance sur la vie monastique par un moine qui d'ailleurs en a été exclu, se transforme en initiation à la vie cistercienne ; et les éléments historiques, architecturaux, propres à Léoncel, ne figurent plus que comme anecdotes. Les acquisitions historiques récentes et opportunistes, de ce moine ne convainquent personne Le projet perce vite sous la visite du moment. Ce projet est né d'une volonté de restituer ici, après deux siècles d'absence,une présence monastique, jusque sous la forme d'un "magasin monastique" parait-il; Projet ambitieux que personne ne souhaite, en verité, sauf un petit réseau qui n'est pas significatif .
Surtout et en venté l'évolution de la société ecclésiale ne va pas dans ce sens, bien que la demande de lieux vivants auprès d'une communauté monastique ne cesse de grandir. Mais auprès d'un monument historique , où la vie de communauté n'existe plus depuis deux siècles,l'implantation d'une hôtellerie doit répondre d'abord aux besoins des visiteurs,y compris d'ordre spirituel, de silence,de rencontres et non d'un apostolat proprement dit. La dérive à Léoncel depuis la nomination d'un moine a clairement montré l'erreur de consacrer un prêtre pour ce qui est de l'ordre d'une diaconie.

Un grand saint a marqué l'histoire de l'abbaye. Saint Hugues, qui en fût son troisième abbé . Il a joué un rôle "européen", en 1177, réconciliant l'Empereur d'Allemagne, Frédéric Barberousse et le Pape Alexandre III, réfugié à Montpellier. après avoir été chassé de Rome. La Paix de Venise, le 24 juin 1177 allait redonner la paix à une partie de l'Europe, dévastée par les guerres incessantes. C'est sous ce patronage que l'avenir de Léoncel se dessine peu à peu et l'érection de l'abbatiale en sanctuaire, dédié à la paix, pourrait être envisagé. "Léoncel pour l'Europe", c'est bien dans le droit fil de l'histoire et de la vie de l'Eglise. Un projet centré sur une "vocation" personnelle , écho d'une recherche de pouvoir ou d'un accomplissement de soi n'a pas d'avenir. C'est précisément là-dessus que s'est greffé ce qu'il faut appeler le faux drame, bien réel, de Léoncel.
Je vais m'en expliquer. Comment on en est arrivé à une situation, scandaleuse et humainement bloquée.

Je reviens en arrière. L'accident d'avion que j'ai évoqué, m'avait laissée dans l'incapacité de poursuivre la restauration. Xavier était venu assumer bénévolement se consacrer à cette poursuite. Puis les années passèrent; puis le diocèse à ma demande acquis la Maison Saint Hugues. Puis.. je vieillissais!
En septembre 1996, Monseigneur Marchand installa ici le Frère Pierre. Nous ne savions rien de son passé;il ne répondit pas à mes questions. Cela commençait mal!
Pendant un an et demi nous le garderons gratuitement à notre table. Nous étions trois alors. Gérard Séel, de Grenoble,,à la suite de mauvaises affaires nous avait demandé refuge. Il restera deux ans. Il rendit de grands services, étant donné mes limites. En 2 000, il nous donnera le meilleur de son talent de photographe,avec Emmanuel Masqueliez qui. les accompagnera de textes superbes.
Très vite nous avons compris que le Frère Pierre n'avait pas l'intention de participer à la Communion, mais qu'il envisageait un projet propre ne nous laissant pas de place!!! comme le coucou, il faisait son nid peu,à peu chez nous. Nos amis, peu clairvoyants, s'en réjouissaient y voyant l'avenir de Léoncel assuré. Et les ADL passèrent de son côté car, assez vite , Frère Pierre se constitua un habile réseau de soutien et il se fit passer comme le "Patron". Il eût facilement le soutien de Mgr. Marchand qui l'avait casé là. Avec les anciens supérieurs du Frère, comme avec l'Abbé Général de sa Congrégation Bénédictine de Subiaco, tout fût arrangé,à notre insu.

Il vint un jour où Mgr. Marchand m'écrivit que je n'étais plus rien à Léoncel. Une messe solennelle me piégea avec une habileté perverse. Après m'avoir couverte de fleurs pour ma "contribution" à la résurrection de l'abbaye, le frère était nommé responsable de Léoncel. Je pouvais bien rester dans l'ancien presbytère ; le diocèse continuerait d'en payer la location à la mairie C'est d'ailleurs ce que Monseigneur Marchand répondra à tous ceux qui lui écriront choqués par la perspective d'une expulsion. Donc pendant 5 ans la situation ne cessa de se dégrader. Nous avons eu,à subir un harcèlement constant de la part du Frère auquel;il associa, le Père Baraché, curé de Saint Jean en Royans, les ADL et tous ceux de nos amis ou que nous avions cru tels, et qu'il arrivait à mettre de son côté avec une incroyable habileté.
C'est ainsi que peu à peu , il se rendit maître des visites , auxquelles nous avons dû renoncer. Xavier, surtout fût l'objet de son mépris, en fait de sa jalousie.. Il alla jusqu'à mettre une serrure neuve à l'église, nous privant de la libre disposition.
Dans l'intérieur, il modifia dans le mobilier, la disposition, tout ce qui pouvait nous rappeler.Il se fit offrir par les ADL un meuble en bois,important, qui aurait mieux sa place dans une maison du Tourisme et défigure la sobriété de l'église ( buffets du fod). De nombreux textes à la disposition des visiteurs, avec le concours des ADL qui assuraient des permanences de vente sous notre nez racontèrent l'histoire, et la restauration, m'en évacuant totalement sauf pour mentionner une date: 1974,arrivée de Marie Françoise Giraud
 A partir de 1999, le Frère commença à répandre le bruit que je n'étais pas religieuse. Manière perfide de voiler sa situation canonique. Je fus obligée de recourir à Rome, à la Province de Toulouse, à celle de France, pour faire le clair sur mon parcours dominicain. Le Maître Général, alors Procureur Général, le Frère Azpiroz Costa, m'écrivit:" Nul ne peut douter de votre appartenance à la "Famille Dominicaine", comme je l'ai déjà relaté. Mais il fût difficile de faire comprendre les problèmes canoniques de mon parcours dominicain assez exceptionnel. Je l'ai raconté ici donc.
Mgr. Marchand, après plus de 27 ans d'amitié, de respect, se laissait,convaincre à son tour. On ne m'écrivit plus que "Mademoiselle.." Quand encore on ne m'appelait pas par mon prénom avec une incroyable désinvolture. Tout l'entourage du Frère et de l'évêque en sont persuadés, incapables de comprendre par quelles voies le Seigneur m'avait conduite jusqu'à ce Léoncel que j'aime.... Peu de membres de la famille dominicaine vinrent à Léoncel. Cependant certains et certaines me sont très fidèles. Les soeurs des Tourelles sont à Grignan, non loin,mais n'ont jamais désiré reprendre des relations. Sollicitées par le Frère Pierre de dire que je n'étais plus religieuse, elles ont eu une réponse réservée et bienveillante.

Pendant ces années où l'influence du père du mensonge n'est pas douteuse, j'ai eu à me défendre non sans mal pour ma réputation, salie, et ma résistance fût mise à l'épreuve comme il est difficile de l'expliciter. Un long stress aurait eu raison de

 

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