En 1190 une crise éclate avec les
Chartreux voisins, résultat de
la rencontre de deux expansionnismes à la recherche de forêts et de pâtures.
Suite à des bagarres, des incendies et des dispersions de troupeaux l'abbé de Léoncel et de Prieur de Val Ste Marie acceptèrent devant
l'Église
de St Martin le colonel et en présence de notables la médiation de leurs
pairs...
une limite frontière fût fixée...
des indemnité échangées...
un modus
vivendi entre les deux communauté fut mis par écrit: il laissait libre l'accès des hauts
plateaux d'Ambel aux cisterciens et entérina un étrange contraste entre un domaine
cartusien d'un seul
tenant et le morcellement de l'occupation des moines de Cîteaux..
Dès lors les relations furent paisibles...les ruines de la chartreuse du Val Sainte Marie
(brûlées sous la révolution) subsistent enfermées dans un mur d'enceinte avec des
jardins en terrasse mais ruinées et abandonnées elles sont cependant
évocatrices... de très beaux retables appartenant à l'abbaye et datant du 17ème siècle
sont encore visibles à l'Église
de St Jean en Royans
Cette
carte montre les domaines cartusiens en Bleu et cisterciens en Jaune
Les principales "granges" cartusiennes sont représentées par
des carrés rouges, les granges cisterciennes par des points jaunes foncés;
certains domaines sont contigus ou communs comme à Musan,Tamée et Chateauneuf
sur Isère et montrent la bonne entente des deux communautés après la crise de
1190
1237
marque le tiers d' un siècle de prospérité et
de rayonnement spirituel, par le travail suivant la Règle de Benoît, une
grande vitalité de recrutement rassemblant des âmes en recherche d'une vie simple, pauvre, cachée
suivant en cela la Règle.
Les moines prônent le dépouillement des lieux de culte, refusant les
honneurs et les dignités, et ne recevant des offrandes que pour les
redistribuer aux autres ( hôtes, pauvres, orphelins) et entretenir l'Église.
...alors que des convers chrétiens laïques, barbus, pas officiellement moines, mais traités
comme des frères dirigent la production.
Notons l'importance des travaux de copie et donc de diffusion, de conservation
et de transmission des idées par les livres présents seulement à cette
époque dans les monastères, les universités et chez quelques riches seigneurs
ou notables.
Manuscrit avec enluminure
Peu à peu une partie des richesses étaient aussi offertes aux
protecteurs rendus indispensables par les bandes de pillards. Mais il est vrai
aussi que les grands de l'époque manifestaient aimablement leur sollicitude et accordent protection et
échanges témoins les 11 bulles pontificales qui accordent protection, confirment les
possessions ou rappellent les règles religieuses et monastiques. C'est ainsi le
cas de Frédéric Barberousse nous l'avons vu, de St Louis, des comtes de Toulouse, de
Provence, de Bourgogne, des Dauphins du Viennois.. qui accordèrent nombre
de privilèges, de dispenses ou de protections.
Même les petites seigneuries ou communautés villageoises de la
plaine au contact du Vercors ou du Royans participaient à ce concert d'aides en
entretenaient elles aussi donations,
exemptions
de péages de taxes etc;..avec l'abbaye
En 1247 à la requête des religieux
le pape Innocent IV demandera à
l'archevêque
de Vienne de prendre
l'abbaye sous sa protection et d' excommunier les malfaiteurs
En 1258 Saint Louis lui même confirma tous les privilèges accordés à Léoncel par Raymond duc de Narbonne, comte de Toulouse et marquis de Provence. Alphonse de Poitiers , frère du Roi fit de même et prit Léoncel sous sa protection.
St Louis donnant à manger à des pauvres