Copie de l'article de Golias de Juillet/Octobre 2002 , no 85-86

 

 

 

Harcèlement moral sur une fondatrice

 

L'abbaye de Léoncel en proie à une grave crise

 

L e 6 août 2002, les gendarmes de Saint-Jean en-Royans, dans la Drôme, agissant sur demande de la mairie de Léoncel venaient fermer le deuxième étage de la maison Saint-Hugues, petit gîte privatif destiné à accueillir es amis de passage en recherche spirituelle et les membres de la Communion Sainte-Marie de L'Eglise fondée par une religieuse dominicaine, soeur Marie-Françoise Giraud. Cet événement marquait un épisode de plus dans le conflit entre l'association diocésaine de Valence, représentant l'évêché de Valence et soeur Marie-Françoise (dominicaine de quatre-vingt-sept ans à l'initiative de l'oeuvre de restauration de ce lieu qui, sans elle, ne serait plus aujourd'hui qu'un tas de pierres. Une « affaire » révélatrice d es pratiques de la structure ecclésiastique lorsqu'il s' agit de considérer les femmes. Surtout quand celles-ci résistent au pouvoir des clercs...

Léoncel est une magnifique abbatiale cistercienne du XIIème siècle, sise aux premiers contreforts du Vercors, non loin de Valence, entre Saint Jean-en-Royans et Crest (voir le plan ci-contre). L'histoire contemporaine de ce lieu fait pour la p rière et la contemplation mérite d'être contée dans le détail... une histoire où s'oppose la restauratrice des lieux et la hiérarchie ecclésiastique. Remontons le temps : en 1974, date à laquelle soeur Marie-Françoise, actrice avec d'autres de la restauration de Chalais (monastère dominicain près de Grenoble), cherche à mener une vie semi-érémitique, hésitant alors entre le milieu urbain et une paroisse sans prêtre pour y assurer une présence de prière.
L a Providence, avec des amis la guide alors vers Léoncel, à l'époque village méconnu dont l'église, ancienne abbatiale cistercienne, est verte de mousse et menace de tomber en ruine.

Malgré cela, à partir de rien et d'une multitude de difficultés, l a religieuse se sent appelée et obtient de l'évêque de Valence, à l'époque Mgr de Cambourg, un « détachement » pastoral pour oeuvrer en ce lieu à la reconstruction et la préservation de ce qui reste du monastère, y assurer une permanence priante en liaison avec le curé du coin, et inaugurer des éléments de pastorale touristique.

Cette dauphinoise va donc oeuvrer avec obstination, talent et courage (les hivers ne sont pas faciles dans le Vercors... et les gens bien sceptiques) rassemblant des fonds, créant deux associations, mobilisant les administrations et structures régionales

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